Politique Par Meck Marlène Publié le 10/10/2023 à 16:53
Grande distribution : “il faut une loi d’orientation spécifique à l’Outre-mer”, estime Johnny Hajjar
Le projet de loi sur les négociations commerciales avec la grande distribution a été adopté lundi soir au terme de plusieurs heures de négociations. Au cours de la séance, le député de Martinique Johnny Hajjar a défendu une loi différenciée selon les territoires, tenant compte de la spécificité des Outre-mer.
Porté par Olivia Grégoire, le projet de loi sur les négociations commerciales avec la grande distribution a été adopté par 69 voix contre 51. Pour la ministre déléguée auprès du ministre de l’Économie chargée des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, qui s’exprime sur X (Twitter), cette adoption, “c’est plus de 6 semaines de gagnées pour faire baisser les prix plus rapidement, plus de 6 semaines de gagnées pour le porte-monnaie des Français.”
Une solution législative que l’opposition a qualifié de “petite loi” pendant les discussions, arguant que sa portée réelle serait minime.
Johnny Hajjar a profité des débats pour remettre officiellement à la ministre le rapport de la commission d’enquête sur le coût de la vie outre-mer, voté le 20 juillet dernier dans lequel 70 propositions contre la vie chère et notamment les prix pratiqués en grande distribution, sont faites. Le député martiniquais a notamment plaidé à une application différenciée des mesures, selon les territoires et leurs spécificités.
C’est avec une grande émotion que je vous partage le rapport final de la Commission d’Enquête Parlementaire, publié ce 28 Juillet 2023. J’en profite pour remercier infiniment pour leur travail acharné mes collègues parlementaires, les administrateurs de l’Assemblée Nationale, ainsi que tous les socio-professionnels et représentants de la société civile qui ont pris le temps de participer aux auditions.
Il fera l’objet d’une présentation explicite aux élus, à la population et aux socio-professionnels dans les prochaines semaines et les prochains mois. Je m’attellerai également à décrypter et présenter de manière plus explicite les propositions phares.
Après avoir mené ses premières auditions à l’Assemblée Nationale, la Commission d’Enquête Parlementaire sur le coût de la vie dans les outre-mers se déplace en Martinique et à Saint-Martin, du 1er au 7 Mai 2023.
La délégation est composée de :
M. Guillaume VUILLETET, Député du Val d’Oise – Président
M. Johnny HAJJAR, Député de la Martinique – Rapporteur
Mme Maud PETIT, Députée du Val-de-Marne – Vice-Présidente
M. Frantz GUMBS, Député de Saint-Barthélémy et Saint-Martin – Secrétaire
M. Gabriel LIVNEY – Administrateur, secrétariat de la Commission d’enquête
La délégation rencontrera sur le terrain des acteurs publics et privés, afin de compléter ses éléments de compréhension de la situation.Les entretiens ne seront pas publics, ni enregistrés. Le programme prévu est le suivant :
Mardi 2 Mai
7h30 – Rencontre avec la Direction du Centre Hospitalier Universitaire de Martinique – au CHUM, FDF
9h30 – Rencontre avec la CTM : M.Serge LETCHIMY (PCE), accompagné de M.Arnaud RENE-CORAIL, M.Alexandre VENTADOUR, Mme Sandra CASANOVA – à l’Hôtel de la CTM, Plateau Roy, FDF
11h30 – 17h : visites terrain & rencontres avec des acteurs privés
Mercredi 3 Mai
7h – Rencontre avec M. Jean-Rémi VILLAGEOIS, Président du Directoire du Grand Port maritime de la Martinique – au GPMLM, Hydrobase, FDF
8h30 – Rencontre avec le Maire de Fort-de-France, Didier LAGUERRE – à la Mairie, FDF
10h – Rencontre avec M.Jean-Christophe BOUVIER, Préfet de la Martinique et Mme Christine MILLER (DGCCRF / DEETS) – à la Préfecture, FDF
13h30 – Rencontre avec M.Rodolph SAUVONNET, DRFIP – au Jardin Desclieux, FDF
15h30 – rencontre avec des acteurs privés
17h30 – Rencontre avec M.Hugues-Lionel GALY, Directeur interrégional des douanes Antilles-Guyane – à Plateau Roy Cluny, FDF
Jeudi 4 & Vendredi 5 Mai
Visites terrain à Saint-Martin
La Commission d’enquête se déplacera ensuite du 5 au 9 Juin à la Réunion et à Mayotte. Entre temps, les auditions publiques continueront à l’Assemblée Nationale.
Je déplore que nous, députés, représentants du peuple, n’ayons pu exprimer par notre vote notre choix démocratique à l’Assemblée nationale face à cette réforme profondément injuste. Aujourd’hui, la démocratie a encore perdu, alors que chacun doit pouvoir assumer son vote.
Il n’y avait aucune urgence à cette réforme : le système de retraite par répartition n’est aucunement en danger ! Les quelques milliards d’euros manquants représentent en fait entre 0.5 et 1 % du budget annuel de l’Etat. Et ces moyens financiers auraient pu se trouver facilement là où les moyens se trouvent, chez les multinationales qui ont fait des milliards d’euros de bénéfice notamment durant la crise sanitaire. Cela ne saurait être encore aux actifs déjà pressurisés de subir les nouvelles contraintes au moment même où la crise économique et sociale nous frappe en Outre-Mer avec un chômage important, une précarité et une pauvreté qui s’accroissent considérablement.
Je défends l’usage de moyens pacifistes et démocratiques comme au travers d’un Référendum d’Initiative partagé (RIP) pour lutter contre cette injuste réforme. A travers ce RIP ou une dissolution de l’Assemblée ou encore lors des prochaines élections, le peuple aura de toutes les façons le dernier mot et c’est ce qui importe. Il s’agit de ne pas faire subir davantage à celles et ceux qui produisent la valeur ajoutée et la richesse, alors que cette richesse est quasi-entièrement captée par une très petite minorité de privilégiés. Cette réforme inique aura des conséquences négatives pour la dignité humaine dans sa dimension individuelle et collective.
Je soutiens que la lutte pour la défense de la retraite est une cause noble. Elle doit se poursuivre dans des conditions raisonnables, responsables et justes, sans violence et dans le respect de la démocratie et du peuple.
A l’Assemblée nationale, ce jeudi 16 mars, je voterai contre le projet de loi du gouvernement utilisant un support budgétaire pour porter sa réforme des retraites.
Aucun argument financier ne justifie de reculer l’âge de la retraite à 64 ans. Je suis progressiste, humaniste et Césairiste. Obliger tous les actifs à attendre 64 ans pour se retirer de la vie professionnelle est une régression sociale. Pour celles et ceux qui ont déjà atteint les 43 annuités de cotisation et qui veulent partir à la retraite avant 64 ans, c’est une injustice cruelle.
Le système de retraite par répartition français n’a pas besoin d’être sauvé : il n’est pas en péril financièrement, « la trajectoire est maîtrisée » selon le Conseil d’Orientation des Retraites (COR). En effet les moyens financiers manquants pèsent entre 0.5 et 1% du budget annuel de l’État donc très peu dans la réalité. De nombreuses hypothèses peuvent permettre de combler le faible déficit temporaire qui s’annonce. Hausse ciblée des cotisations sociales sur les hauts salaires, abrogation des exonérations de cotisations les plus inefficaces, taxation des revenus du capital comme les dividendes qui ont explosé, l’intéressement, la participation, taxation temporaire des super-profits, etc… Il n’est pas normal que ça soit toujours les mêmes c’est-à- dire les actifs qui créent la richesse et la valeur ajoutée au profit d’une toute petite minorité qui subissent encore un étranglement dans leur quotidien déjà très difficile.
Pendant la crise COVID de très grandes entreprises,la haute finance ont connu des bénéfices records alors que la grande masse du peuple souffrait. Ce sont ces structures qui ont profité de la crise qui doivent refinancer le déficit identifié pour garantir le financement du système des retraites.
En réalité, le gouvernement cherche à abaisser les droits à la retraite pour financer sa politique économique au service des grands groupes et des hyper-riches.
D’autres choix existent donc pour améliorer notre système de retraite par répartition et corriger les injustices subies par les femmes, par les travailleurs aux bas salaires, aux carrières hachées, aux contrats précaires et les actifs des métiers pénibles en France hexagonale, dans les pays français des 3 océans et en Martinique. Depuis l’ouverture du débat parlementaire portant sur ce projet j’ai œuvré à obtenir le retrait d’un projet de régression sociale et humaine qui, en imposant l’âge de départ à la retraite à 64 ans, va pénaliser d’abord les ouvriers, les employés, les femmes, toutes celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt, et les plus vulnérables.
Si cette réforme est adoptée, les travailleurs de la Martinique subiront la double peine. En Martinique, les actifs partent déjà plus tard à la retraite (65 ans) et leurs pensions sont plus faibles qu’en France (686 € Vs 755 €) – Source CNAV (Caisse nationale d’assurance vieillesse) Reculer l’âge légal de départ à la retraite va amener un plus grand nombre de retraités à partir encore plus tard à la retraite : à 66, à 67 ans et plus.
Cela n’est pas acceptable ! ce jeudi 16 mars, je vote CONTRE !
L’argument de l’allongement de la durée de vie avancé par le gouvernement n’est pas pertinent. C’est l’espérance de vie en bonne santé et le bien-être humain qui doit prévaloir. Or, compte-tenu de la forte prévalence en Martinique de pathologies telles que l’obésité, les maladies cardiovasculaires, le diabète, l’espérance de vie en bonne santé est plus faible en Martinique. Mathématiquement, le recul de l’âge légal du départ à la retraite augmentera le nombre de travailleurs qui mourront avant de pouvoir bénéficier de la retraite ou qui partiront à la retraite pour mourir.
Cela n’est pas acceptable ! Ce jeudi 16 mars, je vote CONTRE !
Enfin, en promettant une retraite minimum garantie à 1 200 euros qui n’a jamais existé, en nourrissant la confusion par des approximations voire des contre-vérités, ce cheminement ultra-libéral mérite de recevoir une réponse claire et engagée.